Quantcast
Channel: A contrario » conseils sexo
Viewing all articles
Browse latest Browse all 3

Presse féminine : du mieux côté cul

$
0
0

Faites pas gaffe aux titres : le contenu est vraiment bon.

Ca fait des années que je râle en lisant les articles sexo de la presse féminine. Je ponds de la chronique acerbe, je m’insurge, je témoigne, j’en parle autour de moi, j’en ai même fait un cheval de bataille dans mon boulot, bref j’ouvre ma grande gueule avec toute la conviction possible.

Par souci d’honnêteté, il me semble donc logique d’ouvrir aussi ma grande gueule pour souligner que depuis quelques mois, le contenu des articles sexo s’est amélioré. Alors attention, pas de quoi s’extasier, on n’en est pas encore à l’oubli de tout formatage : les clichés sont toujours à l’honneur, et sur le plan idéologique, je lis régulièrement des trucs qui me font bondir. Mais en toute objectivité, je dois saluer un certain nombres d’améliorations précises :

- Sur le plan anatomique, les articles sont enfin pertinents : qu’il s’agisse du clitoris ou du reste du corps, je trouve que les journalistes sont mieux documentées. Ca fait plusieurs mois que je n’ai pas lu une énormité du genre « le clitoris est un appendice situé à l’entrée du vagin ». Et à la lecture des dossiers sexo, j’ai comme une impression de sérénité : il me semble que les personnes qui rédigent les articles disposent d’un peu plus de temps, ou savent simplement mieux de quoi elles parlent. Même écrits au lance-pierre, les articles sont à présent assez justes, côté mécanique.

- Sur le plan des prises de positions, la place du thérapeute recule un peu : pas énormément, ne rêvons pas, car le fameux « avis du psy » est toujours bien présent. Mais dans le contenu des articles, il me semble percevoir une sorte de légère audace, un soupçon d’indépendance, une touche de liberté… Les journalistes me paraissent moins enclines à boire la parole du psy ou du sexologue, et s’autorisent une raisonnable prise de distance : je lis de la critique et de la remise en question. Ca fait du bien, et ça fleure bon la progressive réappropriation du plaisir.

- En ce qui concerne les sexologues, précisément, on change ENFIN de disque : Sylvain Mimoun, Gérard Leleu et autres vieux briscards du cul médiatique ultra phallocentré sont moins sollicités, au profit de professionnels bien plus cool et pertinents, comme Yves Ferroul par exemple, qui n’a fini de me faire trépigner de joie quand il parle de l’orgasme. Je regrette néanmoins de ne pas lire plus souvent l’avis de Mylène Leroy, que j’apprécie beaucoup, mais on sait que l’intervention est souvent conditionnée par l’actu (un bouquin en promo par exemple). Alors Mylène, s’il te plaît, écris-nous un livre et exprime-toi plus souvent dans les magazines, on a besoin de gens comme toi pour nous causer cul.

- Le magazine Sensuelle, actuellement un des seuls à avoir un contenu entièrement féminin-sexo, a effectué une spectaculaire résurrection éditoriale : j’avais salué la création de ce périodique, et j’ai même eu le plaisir d’y écrire. Ensuite, j’avais explicitement déploré un virage éditorial déplaisant, pointant sans me gêner tout ce qui caractérisait le pire du pire de ce qu’on peut produire en sexo. Ca me faisait vraiment chier de voir ce support plonger, et devenir tout ce que je détestais. Et puis, quelques mois plus tard, miracle (et boulot acharné de la part de la rédac chef et son équipe, surtout, faut pas se leurrer) : j’ai eu l’immense plaisir de voir le magazine proposer à nouveau du vrai contenu. Des interviews ultra-léchées, des dossiers solides, avec de l’info premier choix (même si je ne suis pas d’accord avec tout), des critiques sans concession de la norme sexuelle imposée, bref, Sensuelle est redevenu ce qu’il était au départ, et même mieux. Je viens de lire le dernier numéro, ça vaut le détour. J’en profite pour féliciter Mélanie Courtois, la rédactrice en chef : meuf, t’assures grave. Je me suis vraiment fait plaisir sur le numéro d’avril-mai 2011. Et les deux précédents étaient très bien aussi.

Bref, ça s’améliore globalement, le cul sur papier glacé.

- Reste une catastrophe médiatique récurrente, qui me désespère chaque mois : en ce qui concerne Cosmo, on n’en sort pas. Je suis navrée de le dire aussi brutalement mais je reste proprement consternée par les articles love/cul de Sasha Philippe. Alors on se calme, pas taper : non, je n’ai rien de personnel contre cette rédactrice, et je ne nourris aucune « jalousie » envers les filles qui écrivent dans Cosmo, Biba ou Glamour. Là n’est pas ma place (oh putain non !), et je suis toujours malheureuse quand on me propose d’écrire pour un féminin : je viens d’ailleurs de refuser, à mon grand regret, une collaboration qui m’aurait pourtant rapporté une sympathique quantité d’oseille. On m’avait sollicitée pour des articles sexo et j’avais accepté, bien que dès le départ j’aie nourri de gros doutes quant à ma capacité à pondre du feuillet œstrogéné : et en effet, j’ai fini par renoncer.

On avait beau revoir ma copie, la (très gentille) rédac chef et moi, pas moyen de me faire rentrer dans les cases. Le contenu, les connaissances, c’était ok, mais pour le reste, une catastrophe… J’étais incapable de me fondre dans le moule et je pondais de la merde (= de l’article documenté et pas assez lol). Après concertation, il a été établi que je devais me montrer plus « frivole et passionnée », et produire du « témoignage romancé ». J’ai donc jeté l’éponge, c’était pas la peine de s’acharner : la presse féminine n’est pas mon terrain, c’est un fait et je crois que c’est parti pour durer. Ce qui me convient tout à fait, d’autant que je gagne ma vie hein. Il suffit de me lire 5 minutes pour piger que je n’ai rien à faire dans ce genre de rédaction.

Alors saluer le boulot de toutes celles qui dernièrement ont assuré en rédigeant des articles sexo est un plaisir sincère, qui relève de la simple honnêteté. Mais tant sur la forme que sur le fond, je trouve les articles de Mlle Philippe invariablement mauvais et autant je suis prête à lire jusqu’au bout un truc pas forcément fulgurant de pertinence mais bien écrit, autant ses papiers mal rédigés et au contenu vraiment naze me chagrinent à chaque fois. Je ne comprends vraiment pas l’intérêt de ce qu’elle écrit : les sujets pourraient être sympas, mais ils sont si mal traités (maltraités ?) que la lecture en devient punitive. C’est vraiment dommage.

A l’heure où les autres féminins évoluent vraiment en terme de contenu sexo, les articles de Sasha Philippe restent une énigme pour moi. Le dernier en date « 18 différences porno / vraie vie » m’a, une fois de plus, fait saigner les yeux. On ne pourrait pas demander à Sophie Hénaff de s’y coller ? Ouais parce que moi, je suis FAN de Sophie Hénaff, qui est toujours drôle et percutante. Un article sexo de Sophie Hénaff, ce serait le bonheur. Pfff, y a pas de justice…


Viewing all articles
Browse latest Browse all 3

Latest Images





Latest Images